jeudi, décembre 30, 2010

variations sur le même thème


texte 1:

Entouré par des géants vêtus de bleu, je crois que je commence à avoir peur.
Ils sont venus à plusieurs camions devant chez nous. Ils me regardent comme une chose inhabituelle mais ce sont eux qui ne sont pas communs. Ils sont armés. Leurs habits bleus sont comme des armures de super héros. Mais ils ne me rassurent pas.
Ils m'entourent maintenant et me demandent comment je vais.
Je ne peux pas répondre. Je ne sais pas répondre. Et comment répondre?
Je sais juste que je me retrouve dehors, avec tous les autres.
De loin, j'ai vu mon père, les mains en l'air, mais il n'a rien fait de mal. Il travaille beaucoup, nous dit de ne pas voler, pas même un bonbon. Alors pourquoi l'arrête-t-on?
J'entends dire qu'il n'a pas de papiers, qu'ils sont tous des sans-papiers. C'est donc mal de ne pas avoir de papiers?
Je vois ma mère pleurer, d'autres crient. D'autres parents et des grands frères disent qu'au pays des droits de l'homme, ils devraient avoir honte, qu'ils devraient désobéir.
Un robocop me soulève maintenant de terre. Alors, je crie, j'hurle. Ils nous font monter dans des camions. Je retrouve les bras de ma mère. Je me calme petit à petit grâce à son chant, un de ceux qu'on n'apprend pas à l'école maternelle.
Je ne suis pas pour autant rassurer.
C'est quoi un camps?

texte 2:
Devant moi 5 hommes, de ceux qu'on appelle CRS. Ils m'entourent rapidement.
En même temps, c'est facile, j'ai 5 ans. Ils commencent à me demander mon nom, puis tout un tas de questions.
Mais maman m'a dit de ne pas répondre aux inconnus. Même avec leurs armes, je n'ouvrirai pas la bouche.
Les 5 hommes toujours en cercle, moi au centre.
Je plonge mon regard dans les yeux bleus d'un de ces hommes sans nom.
Je crois que je capte son attention. Il s'attendrit un peu. Sans les autres, il aurait pu me parler plus gentiment, se baisser vers moi, se mettre à ma hauteur.
Ils trouvent maintenant que j'ai des yeux de chien battu.
Je sais maintenant comment s'appellent les yeux qui me font obtenir tout ce que je veux (sauf avec papa).
Ils m'ont comme adopté, à moins que ce ne soit l'inverse...
Ils repartent mais reviendront, c'est promis même.
Un autre homme me pince un peu la joue avec son gant, c'est froid!
Je reste seul sûr d'avoir gagné cette première bataille.

texte 3:

C'est un jour habituel, je rentre à la maison. De loin , je vois d'abord les camions.
Ils sont là, comme chaque jour. Et pourtant, un léger changement, quand je m'approche d'eux. Ils m'entourent et m'empêchent d'avancer, comme la première fois.
En les regardant d'un peu plus près, je remarque que leur visage, même s'ils ne disent pas grand chose, ne sont pas ceux qui m'accueillent habituellement.
Ils me demandent où je vais. Je leur réponds que je vais chez moi. Ils veulent que je leur montre où c'est mon chez moi, je tends le bras et de mon index, je leur montre la fenêtre de ma chambre au 5ème étage.
Et voilà, de nouvelles têtes mais toujours les mêmes pensées.
Je suis encore un enfant, mais tard le soir, j'entends les grands parler au salon.
Des réunions une fois par semaine, pour se retrouver d'abord, prendre des nouvelles des uns des autres.
Depuis peu les étrangers sont encore plus mal vus dans ce pays. Alors, beaucoup veulent se battre, entrer dans une résistance contre ces hommes en uniformes, qui ont du oublier qu'ils étaient des hommes.
Je ne comprends pas tout de ces réunions. Mais je sens la peur de certains à aller les affronter, aller leur parler et leur dire qu'ils se trompent, qu'on les trompe. Ils se font avoir comme nous. Et moi-même, j'ai peur quand je les croise. J'ai mon coeur qui bât plus vite, plus fort. J'ai longtemps baissé la tête. Et puis à écouter les grands, les soirs de réunion, j'ai appris à ne plus baisser la tête, à les regarder droit dans les yeux s'ils me parlent. Bientôt, je serai assez grand et assez fort pour les affronter. Je suis déjà assez malin pour savoir comment leur répondre, détourner leur attention.
Il ne me reste qu'à me tenir prêt.


nb: pour les personnes connaissant l'histoire de cette photo, j'ai juste souhaité utiliser cette photo pour en sortir quelque chose... Et une fois de plus, on peut retenir que l'on peut tout faire dire aux images.

samedi, novembre 27, 2010


La voix des sans voix a besoin de vous, prisonnier à Philadelphie, porte-parole des déshérités/victimes de la vie quotidienne.
Accusateur d'un système violent et injuste, 25 ans qu'il continue son combat dans le couloir de la mort.
25 ans que ses messages sont diffusés et ses textes publiés.
Ils n'ont pu faire taire cet esprit fort.
Ils n'ont pu asservir cet homme de conviction.
25 ans qu'il clame son innocence.
25 ans qu'il se bat contre l'oubli.
Partout dans le monde des Hommes et des organisations ont entendu son appel.
Partout ils reprennent ses batailles.
Partout ils se mobilisent pour le voir libre.
La voix des sans-voix est le symbole de nos luttes.
Ne le laissons pas tomber. Là où il est, il a besoin de nous.

Signons la pétition sur www.mumiabujamal.net

dimanche, novembre 14, 2010


Aujourd'hui seulement tu m'as déçue
aujourd'hui seulement plus d'excuse
Tant de fois,me laisser en plan
La fois de trop sans doute
Aujourd'hui encore, envie de pleurer à cause de toi,
mais pour une fois les larmes ne veulent pas couler.
Aujourd'hui, pour la première fois de la colère et l'envie de tout foutre en l'air
Aujourd'hui encore,tu m'as laissée. Pour la première fois, j'ai pris conscience que finalement, j'étais peu de chose pour toi.
Moi qui voulais être tout, peut-être qu'il nous faut prendre de la distance.
Laisser un fil, un lien infime et espérer te retrouver malgré tout.
Je t'ai aimé, je t'aime, mais ça fait trop mal.
Aujourd'hui seulement, je t'ai passé un coup de fil, répondeur bien sûr.
aujourd'hui seulement, tu as eu un prémisse de ma colère,de mon sale caractère et combien tu me décevais.

Tu t'es rattrapé, mieux-même tu m'as fait signe à deux reprises... Qu'est ce que je ne comprends pas chez toi? Que vois-tu en moi? Que cherches-tu avec moi?

Faire la fête pour oublier...
pour oublier quoi, ce qu'on nous a laissé?
Désabusés, nous n'avons plus rien si ce n'est posséder
Possèder quoi? Possèder qui? et à notre tour être possèdés?
Faire la fête pour oublier...
Pour oublier quoi, qu'un autre monde aurait pu être possible?
S'abrutir un peu plus pour ne plus voir le vide ultime de nos vies bien rangées.
A qui profites tout ça?
Enfermés, limités, nos esprits ne répondent plus ou alors trop tard.
Faire la fête pour oublier...
Pour oublier ce qu'on nous a laissé.
Un monde sans partage, sans visage, vidé,
sans doute trop désabusé.
Mais en quoi pouvons-nous croire? Ni en un dieu trop absent, ni dans un idéal désincarné
Faire la fête pour oublier, surtout ne pas se réveiller.
Trop effrayante serait la chute: un gouffre sans fond prêt à nous avaler.
Faire la fête pour oublier et demain quoi?
Un énième matin avec un mal de tête assuré
Un énième matin à compter les verres de trop, les enguelades ou un rapprochement éphémère de plus.
Faire la fête pour oublier...

triste fin pour une fée


La fée Clo a perdu le chemin de Neverland.
Coincée dans notre monde, elle se meurt en silence.
Par amour et défi, elle a pris une autre enveloppe qui l'enferme et l'opprime.
La fée Clo, parfois repense à l'autre et croit qu'elle a simplement rêver.
La fée clo a perdu le chemin de Neverland et plus personne ne peut y entrer encore moins s'envoler.
La fée Clo a perdu le Chemin de Neverland et plus personne, y compris elle, ne croit plus aux fées.
La fée Clo a perdu le Chemin de Neverland et depuis elle pleure doucement.
La fée Clo a perdu le Chemin de Neverland et quand à cet autre qu'elle aimait tant, jamais il ne la regarda avec les yeux qu'elle espérait.
La fée Clo a perdu le chemin de Neverland et a du renoncer à tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle aimait.
La fée Clo a perdu le chemin de Neverland, triste fin pour une fée.

chat?


A l'écart, j'observe tel un chat qui vous jauge...
Tel un chat qui vous met au défi de savoir ce qu'il pense.
Tel un chat qui seul encore pourrait prendre de la distance, dans ma bulle j'écris.
Pas sociale, oui mais qu'importe, j'ai appris à aimer ma propre compagnie.
Réconciliée avec moi-même, plus attentive à ce et ceux qui m'entourent, tel un chat qui vous guette.
Je m'amuse de vos actes ou m'en inquiète.
Tel un chat semblant à moitié endormie, peu de monde sait mes pensées.
Ne croyez pas que je vous contemple de haut.
Si ce que je vois, vis, me plaît, je m'y suis toujours mise à une certaine distance.
Je ne suis jamais totalement à ma place.
Ne me rejetez pas de vous, je suis ainsi tout simplement.
Tel un chat, je vous guette et souvent éprouve de la peine à ne pas totalement faire partie de vos vies.

samedi, septembre 18, 2010

subir sa vie


Subir sa vie plutôt que la vivre.
Combien en sont-ils conscients? Combien pensent-ils qu'ils n'ont pas le choix?
Combien ont-ils baissé les bras?
Combien éloignent d'eux cette triste vérité?
Notre société actuelle sème le désespoir et l'injustice.
Combien sont prêts à se retrousser les manches pour changer tout ça?
Combien veulent prendre le risque de perdre le peu qu'ils ont pour gagner et retrouver ce que, dans le fond, ils sont?
Combien rêvent-ils d'un autre progrès? D'une autre vie pour eux,leurs proches et tous ces inconnus qui traversent leur vie?
Subir sa vie plutôt que la vivre
J'en ai eu assez, me suis réveillée. Parfois seule face à l'adversité, je ne manque pourtant pas de courage.
Vivre ma vie plutôt que la subir.
Exprimer mes opinions, mes émotions, aller au bout de mes passions...
Vivre ma vie plutôt que la subir.

bleus à l'âme


Où en sont tes bleus à l'âme?
S'estompent-ils?
Disparaissent-ils?
Se transforment-ils en autant de coups à rendre?
Où en sont tes bleus à l'âme?
Vis-tu avec? Fais-tu avec? Les subis-tu encore?
Pouvons-nous guérir de nos bleus à l'âme?
J'ose encore y croire. Et toi?

dimanche, août 22, 2010

Et si j'étais...

je suis devenu(e) une bête traquée, une de celle que l'on veut mettre en cage ou éradiquer.
Là bas, nous étions des survivants, alors il nous a fallu partir pour un petit bout d'espoir.
Mais ici aussi, c'est la survie, les même regards de haine de certains.
Survivre, parce qu'on ne nous donne pas le droit de travailler. Alors, il m'a fallu ravaler, encore, ma fierté et ma dignité: mendier, fouiller les poubelles, regarder avec envie les vitrines; tel est mon quotidien.
Au moins, je me dis que je vis avec les miens, près du périphérique. Notre toit, on l'a construit de nos mains avec des morceaux de tôles et de cartons. Nos murs sont presque aussi fins qu'une page de papier journal.
Je vis dans un camp, la peur au ventre.
Ils disent que nous n'avons pas être ici. Ils disent qu'ils vont venir pour nous chasser.
Alors, je dois me lever tôt, quand il fait encore nuit. C'est le jeu du cache-cache, du chat et la souris. C'est ce que je dis à mes enfants, mais ils ne me croient plus déjà.
Faible, épuisé(e), combien de temps vais-je pouvoir continuer?
Ce matin, j'ai réusi à partir avant leur arrivée, s'ils viennent et ils viendront. C'est une question d'heures, de jours, de quelques semaines.
Je n'ai pourtant ni volé, ni tué. Alors pourquoi? Pour qui? Quest-ce que ça leur apporte, puisque la plupart du temps je suis invisible à leurs yeux?
J'aimerai comprendre ce qu'est devenu le pays des droits de l'homme? Mais suis-je encore un Homme?

dimanche, juin 20, 2010

courage volonté confiance


J'ai des rêves plein la tête, mais il me manque ce ne je ne sais quoi pour arriver à les réaliser.
Est ce simplement un contre temps de ma vie? un manque de chance? ne pas être là au bon moment? je ne suis plus aussi fataliste. je ne me fie plus simplement au heureux hasard de la destinée. je crois que chacun doit trouver son chemin avant de pouvoir se réaliser. Parfois, il est long, sinueux,difficile. Parfois c'est juste une ligne droite bien tracée qui nous emmène là où nous le souhaitons. Parfois, nous rechignons à suivre cette ligne droite bien tracée par d'autres et prenons un chemin puis un autre. L'envie de découverte, la curiosité est sans doute trop forte. S'éloigner des sentiers battus, se frayer un passage dans cette jungle, nous semble sans doute plus méritant. Parfois, certains se perdent à trop vouloir s'aventurer vers l'inconnu. A moins qu'ils n'étaient déjà perdus depuis un évènement bien précis et que cet inconnu qui se dresse devant eux, où ils s'immergent totalement, est nécessaire pour retrouver cette partie de soi perdue.
Je crois que je suis mon pire ennemie. Je crois que pendant longtemps, j'ai laissé les autres me diriger sur ce chemin, chemin de ma vie pourtant qui n'avait plus aucun sens. aucun sens, autre problème, vers quoi se tourner alors? erreurs multiples, branches qui se cassent j ai cru sombrer parfois. Je me suis auto-sabordée quelque part pour ne pas aller vers ce que j'aime et surtout vers ce que je suis.
Alors, oui je tâtonne encore, à chercher mes envies, à enfin prendre la parole et m'exprimer. alors oui, je parais encore parfois un peu perdue, un peu fragile sur cette route qui doit être la mienne.
Alors oui, certains pour mon bien me disent que je devrais peut-être réfléchir si cette reprise d'étude était une bonne idée, si mon engagement dans la vie étudiante est vraiment judicieux, si je ne devrais pas trouver quelqu'un qui me stabilise ou m'entretienne... Je sais qu'ils ne veulent que mon bonheur, qu'ils s'inquiètent pour moi. Et pourtant, ce n'est pas comme ça qu'ils m'aident le mieux. Mes balbutiements de confiance en moi peuvent à tout moment s'éteindre. J'ai besoin de quelqu'un qui m'encourage, pas qui me remettent en doute systématiquement. Et c'est cette impression là, que j'ai parfois. Alors, il faut encore et encore oser s'affirmer, proclamer que ce n'est pas une mauvaise idée, bien au contraire.
Que tout est en moi, que je mets les choses en place petit à petit, malgré cette sensation d'urgence du temps qui passe. j'ai parfois peur, bien sûr, d'échouer une fois de plus, de faire machine arrière surtout.
Mais la volonté je l'ai le courage, aussi. Je pense m'être plutôt bien relevée de pas mal de choses il ne me manque plus que cette foutue confiance en moi, que je voudrais quasi à toute épreuve (le doute fait du bien aussi parfois).
Je voudrais y arriver et entraîner vers moi d'autres personnes, surtout lui que je ne crois décidément pas fait pour la fonction qu'il occupe actuellement. Il a besoin de plus,il ne pourra pas faire ça toute sa vie. j'en ai l'intime conviction mais lui que croit-il, que pense-t-il. je voudrais l'amener petit à petit à ce qu'il aime, le conforter, le réconforter, lui donner à lui aussi cette foutue confiance en lui.
ça peut paraître con mais c'est ainsi.

vendredi, juin 04, 2010

receuillement et pensées

Y aller avec eux tous. Faire corps ensemble, un seul et même groupe dans cette épreuve.
Sentir leur peine, comprendre leur douleur, me rendre compte du choc et du vide qu'il allait laisser.
Vouloir être forte, ne pas pleurer, réflexe stupide de vouloir tout contrôler à tout prix et me sentir submergée, envahie par la tristesse. Tenter de respirer, ne pas trop craquer. Et puis pleurer et pleurer encore avec eux, pour lui, pour eux, en consoler certains et penser à d'autres.
Se sentir épuisée et vidée, ne pas savoir trouver les mots consolateurs et apaisants, quelques gestes timides, deux lignes dans le petit livre pour la famille.
Affronter le soleil de plomb en prime qui s'est invité cette après-midi. Et soudain penser qu'il avait du culot quand même et que la pluie aurait été préférable pour nous inviter tous à abandonner ici notre chagrin commun,la perte d'un camarade.
Et me demander comment me souvenir de lui, me dire que ces combats devaient rester nos combats, les miens.
Me faire la promesse de garder cette sensibilité qui me fait ressentir parfois si fort les sentiments des autres.
Me faire la promesse de ne plus rester sans voix, de ne plus baisser les bras et me sentir impuissante.
Seule je ne peux rien, avec eux, tous ensemble dans une même énergie, j'ose encore croire que nous pouvons faire bouger les choses.

portes




Que se cache-t-il derrières nos portes? lourds secrets ou patios apaisants? Nul ne le sait tant qu'il n'a pas été invité à entrer.
Regarder par les trous de serrures, petite vision d'un paradis à moins qu'il ne s'agisse d'un enfer où certains voudraient brûler.
Portes closes sur des non-dits, briseuses de rêves, sources d'interdits.
Pestes noires des utopistes et idéalistes.
Que se cache-t-il derrière nos portes? Portes de demeures parfois plus sécuritaires qu'une porte de prison. De quoi avons nous peur, pour nous réfugier ainsi, derrière des grands cadres de bois bien lourds ou de métal infranchissable à moins de venir lourdement armé?

Et les portes plus richement ouvragées quels vices cachent-elles en vérité? Royaume de la luxure ou de l'hypocrisie? Dieu seul le sait mais ne dit mot. Aurions-nous la bravoure de pousser ces portes et d'affronter tout cela? Je n'en suis pas sûre.

Et ces petites portes dérobées, vers où nous mènent-elles? Passages secrets vers des royaumes de fantaisie, wonderland peut-être? Méandres périlleux pour un nouvel eden ou une nouvelle liberté... Allez savoir

Et ces minuscules portes à côté des grandes, qui obligent un adulte à se recroqueviller pour les passer.... Nous sont-elles si défendues? Sont-elles réservées aux êtres d'autrefois qui peuplaient nos rêves mais, qui disparurent avec notre âme d'enfant? A trop vouloir grandir, nous oublions l'existence des elfes et des fées, gnomes, lutins, licornes jusqu'aux anges même qui doucement pleurent ou meurent en silence.
Et à quoi bon grandir si c'est pour perdre tous ces secrets? A quoi bon grandir si c'est pour construire portes et murs de forteresse? A quoi bon grandir si c'est pour vivre dans des boîtes bien séparées où règnent la solitude et l'égoïsme? A quoi bon les boîtes puisqu'une autre, bientôt, tôt ou tard enfermera nos corps à jamais... et pour les plus cyniques ou les plus perdus, y aura-t-il au bout d'autres secrets révélés?

mercredi, juin 02, 2010

nos jolis moments




Jolis moments que je t'offre... prends, n'ai pas peur.
Sois gourmand. Ose me demander ce qu'il te plaira.
Ton plaisir sera mon cadeau retour. je sais aussi que tu me donneras à ton tour.
Jolis moments éphémères... Parenthéses de tendresse dans ce monde qui nous bouscule parfois.
Jolis moments que je suis prête à t'offrir encore pendant de nombreuses années.
Tu fais partie de moi et de mon jardin secret.
Peu importe le temps, les rencontres... Tu auras toujours cette place à part.
Tant pis si cela choque, si cela gêne.
Jolis moments que je t'offre sans véritable demande d'amour partagé, ma faiblesse peut-être.
Jolis moments éphémères et magiques que je souhaiterais multiplier et prolonger pour un goût d'éternité.

mercredi, avril 28, 2010

du changement?

j'appelle ça une photo improbable. Il suffit d'un peu de mise en scène, d'un soupçon d'humour et un téléphone portable.
C'est très simple en fait.... Plus simple depuis que j'arrive enfin à m'accepter telle que je suis, que je n'ai plus peur du miroir ou de ce moi à un instant T sur une photo.
Plus simple aussi quand on décide de suivre ses envies et de vivre sa vie!
Parfois des peurs parfois des doutes...

Mais revenons à cette photo, invitation à s'approcher un peu plus de mon cou... Le mordiller peut-être
Invitation suggestive langage du corps et des sens.

mardi, avril 27, 2010

à mon retour!!


Presque trois mois sans venir ici, sans nouveaux textes, sautes d'humeur, tristesse ou joie....



C'est que je n'avais plus internet, et à force de remettre à demain ce que j aurais pu faire en 5 mn montre en main...



vous devinez la suite.



je suis heureuse de retrouver mon blog. Je ne me suis jamais posée la question de savoir qui pouvais s'arrêter ici.


J'ai juste ouvert ce blog comme un défouloir où je pourrais tout déverser, et comme je manie mieux l'écrit que l'oral, le choix fut vite fait.


sans compter l'influence de mon ancien coloc, il a su suggérer que ça pouvait me faire du bien... Il n'avait pas tord. Sans compter que ça m'a obligée à réécrire comme j'en avais parfois l'habitude ado.




Je ne sais pas ce qu'il s'est passé en moi depuis janvier mais j'ai la certitude de voir les choses différemment. Je reste moins prostrée face aux épreuves. J'ai soudain l'envie de vivre réellement, d'agir vraiment, toujours me rendre utile et puis parfois penser à ma gueule.


Je crois que je vais bien même s'il me reste encore un peu de travail pour être sereine.


C'est simple, j'ai trois choses qui me tiennent à coeur, plus que tout et j'aimerais simplement les réaliser.


Alors oui je stresse encore souvent, j'ai des doutes, des peurs.... Sauf que je ne me renferme plus sur moi comme une huître, j'en parle! Et c'est fou comme ça me fait du bien.


Donc la bonne nouvelle c'est que je pense que vous aurez moins souvent des textes vous donnant envie de sauter par la fenêtre- sincèrement, j'en suis désolée- et que je vous montrerai finalement un peu plus qui je suis par le biais de mes goûts, de ma façon de voir le monde, de mes idées et idéaux.


Je ne tiens plus à être ou me complaire dans le rôle de la victime. Et même si parfois les nuages gris reviennent, il me suffira de les chasser d'un revers de la main.


Voilà, c'est dit!

regard sur l'expo de Munch




Comme beaucoup, je ne connaissais de son oeuvre que "Le cri".
Et je fus tout d'abord désorientée par ses paysages calmes, presque naïfs d'une Norvège où la sérénité semble de mise...
Premier signe,très vite, le visage d'une enfant, étrangement son regard ne révèle aucune insouciance,aucune joie. L'innocence semble déjà être submergée par quelque chose de plus grave:solitude, mélancolie.

Autre toile, douceur d'une journée ensoleillée, une ombre envahit doucement la toile, mettant ainsi en danger la femme représentée, qui, de bleu vêtue, se serait confondue avec le fjord sans sa coiffe rouge.

Et, lorsque je me retourne, je découvre hypnotisée quatre versions d'une même toile:"La Madone". Loin de toute représentation religieuse, elle est plutôt un appel au plaisir, véritable objet de désir. Mystérieuse, son corps se détache d'un fond noir, ce qui nous la rend plus dangereuse. C'est alors que se met en place sous mes yeux, les difficultés relationnelles du peintre avec les femmes.
D'abord madone interdite, promettant plus l'Enfer que le paradis, elles deviennent harpie ou sirène, menace pour la vie même de l'homme.

Un peu plus loin, au travers d'une lithographie intitulée "Alpha et Oméga", Munch revisite le jardin d'Eden. Ce n'est plus le paradis idyllique. Dés la rencontre des deux personnages, ils s'enfoncent dans une forêt sombre, inquiétante. Oméga ou Ève, n'est plus simplement condamnée à croquer dans la pomme. Véritable reine de la forêt, elle donne descendance à des êtres mi-hommes, mi-animaux, se rendant ainsi coupables de multiples adultères. Trahison, jalousie, folie conduisent d'abord au départ d'Oméga puis à sa mort. Alpha la tue, à moins que ce ne soit son propre reflet. En effet, la litho, sobrement intitulée "Mort d'Oméga" rappelle également un autre mythe, celui de Narcisse. Ainsi, plus amoureux encore de son reflet, il la tue. Oméga, double féminin d'Alpha, disparaît. On aurait pu croire les maux de ce dernier terminés, bien au contraire. Après le désespoir et la folie, c'est une mort bien atroce qui l'attend.
Défiance envers les femmes. Pas dignes de confiance. Immanquablement, elles finissent par tromper. Pouvoir absolu de celles-ci qui place les hommes sous leur joug (autre titre d'une lithographie), les femmes jouent avec le coeur des hommes.
Elles les vampirisent pour mieux les faire souffrir. C'est sur cette dernière forme que je voudrais revenir. Ces femmes-vampires au corps parfait, aux longs cheveux qu'elles utilisent comme les mailles d'un filet, ne sont pas sans rappeler les Sylphides(autres femmes vénéneuses, personnages du manga "Albator"). Avec la Madone, se sont sans doute elles qui fascinent le plus. Charge érotique et névrotique, leur corps est une arme de destruction massive, qu'elles manient avec une facilité déconcertante. L'homme ne peut s'empêcher de tomber amoureux, se fait avoir et se meurt à petit feu sous les dents de la belle.

Sombre à souhait, ce même destin funeste se répète dans des oeuvres qui, au premier abord, ne donnent pas cette piste de lecture. Je pense à la nuit d'été dans un jardin ou plusieurs couples sont enlacés. Ce sont les couleurs qui nous indiquent la trame. En effet, les femmes portent des robes colorées, contrairement aux hommes en costume sombre. A moins que ne soit figuré qu'un seul homme, le peintre lui-même, va de femme en femme mais répète sans cesse la même histoire insatisfaisante, douloureuse et qui le laisse seul et désespéré.

Pourtant, certaines semblent être épargnées par ce jugement. Il y a d'abord les mères, Munch perdit la sienne alors qu'il n'était qu'un enfant. Il y a les femmes qui pleurent, blessées par les mêmes maux du peintre. Plus énigmatiques, ces femmes pensives qui regardent au loin, ou nous regardent comme pour nous interpeller. Même insérées dans un groupe, leur différence et leur solitude crèvent la toile.

La solitude, autre obsession du peintre, difficile à supporter, bien que le salut ne semble pas venir de cet autre qui nous ressemble tant.
La maladie et la mort viendront également hanter l'esprit de ce créateur de génie, au point qu'il fit plusieurs versions de l'enfant malade et qu'il peignit son autoportrait, alors qu'il avait la grippe espagnole. Ces spectres qui le tourmentent, furent, à n'en pas douter, ses compagnons de route toute sa vie durant.
Sans doute, il y avait là une certaine forme de fascination. Sans doute, il y avait là deuils impossibles.

Je parlerai enfin de deux apparitions, rappelant la tête du personnage du "Cri". L'une est sur deux versions de "La Madone", l'autre sur un de ses autoportraits et se tient au fond de la salle d'un café.
Plus qu'un "anti-cri", cette expo s'inscrit pour moi dans la continuité, dans l'annonciation et la confirmation d'un mal profond.
J'y ai vu l'écorché malmené par la vie, l'être torturé qui n'hésitait pas à torturer ses toiles: en grattant la peinture, en les abandonnant volontairement sous la pluie, le vent ou la neige.
Une expo qui nous rapproche peut-être de cet homme et l'envie de le prendre dans ses bras pour que s'envolent ses soucis, ses peurs, ses blessures... Enfin moi, j'aurais aimé pouvoir le faire, la petite fée en moi qui parle sans doute...

liberté de Tony Gatlif


C'est un film poignant, un film qui tente de raconter ce que nous avons fortement tendance à oublier dans nos livres d'Histoire ou à résumer en quelques lignes voire en quelques mots.


Très vite, le sujet est donné, dés l'ouverture du film.


Plan rapproché de barbelés laissant voir un camp. Neige et vent envahissent ce triste décor et, soudain une musique. C'est que le réalisateur ne tient pas à s'attarder ici. Il préfère se souvenir de la vie de ces déportés, de leur joie de vivre, de leur mode de vie. Parce qu'ils ont apprivoisé la musique comme certains les mots, c'est celle ci qui sera leur voix pendant tout le film. Les barbelés se transforment alors en cordes, celles d'un piano puis celles d'un instrument à cordes.


Et puis enfin, ils apparaissent. Une famille entière une tribu comme les autorités le disent, traversent un sombre tunnel dans leur roulotte. Avec eux, ou plutôt non loin d'eux, un orphelin dont on comprend très vite qu'il connaît déjà les horreurs de cette guerre pas comme les autres.


Ce "gadjo" est rapidement pris sous l'aile ou plutôt les ailes de notre famille même si certains pensent qu'il n'est pas à sa place. Première discrimination fragile face au sentiment fraternel qu'il semble susciter chez les autres. Entre opprimés, la compréhension, l'entraide semblent vouloir naître.




Premières répressions du gouvernement français: la carte d'identité anthropométrique des nomades, l'obligation d'obtenir un "visa" de tous les endroits où ils font halte, la loi visant à interdire leur mobilité.


Autant dire que c'est une première condamnation à mort de ces peuples: leur donner des papiers, les identifier coûte que coûte, les parquer enfin dans des zones connues par la police et la gendarmerie.


Étrange similitude entre ce qu'ils ont subi hier et ce qu'ils subissent aujourd'hui...par extension, on pourrait dire que toutes ces lois visant à nous "protéger" ou nous suspecter, selon le point de vue, nous ramène tous dans une époque peu glorieuse et pour la France et pour l'Europe entière. Citons pèle-mêle: la multiplication des caméras de surveillance, la multiplication des contrôles d'identité (via cartes d'identité, passeports, cartes de séjour, titres de transport...), lois visant à nous surveiller sur internet, les centres de rétention administratif... Tout citoyen devient suspect de par sa couleur de peau, son pays d'origine, sa religion, son point de vue politique. Réminiscence donc de vieux spectres que l'on croyait avoir chassé pour de bon.




Secondes répressions, les plus visibles bien sûr: arrestations musclées (avec les gendarmes français en première ligne) et la déportation dans des camps... Là aussi les similitudes avec certaines démocraties libérales ne peuvent laisser indifférents.




Dernière enfin, la mise à mort d'un des tziganes par un officier allemand, parce qu'il ne voulait pas quitter son camps, son mode de vie. Abattu comme un chien, c'est symboliquement la liberté que l'on voit mourir sous nos yeux. "Taloche", comme on le surnomme, adulte-enfant, un peu fou qui ne comprend plus rien à ce monde qui l'entoure ne saisit pas qu'on puisse vouloir l'enfermer entre quatre murs, même pour son bien. En effet, il est le seul à rester au pas de la porte de la maison "vendue" par le maire du village à la matriarche, afin que toute la famille puisse sorti du premier camp où ils sont enfermés. Les initiales RF apparaissent bien à l'écran d'ailleurs, au cas où nous aurions oublié que de tels camps existaient un peu partout sur le territoire français.


C'est lui aussi qui traverse en pleine crise de folie ou de transe -selon qu'on le voit comme un fou ou comme une sorte de chamane proche des éléments de la nature -un tunnel et un chemin de fer, retrouvant tout à coup une montre gousset d'un homme sans doute déporté. Sinistre prémonition de ce qui les attendent à deux reprises.


A travers lui, c'est tout un peuple qui s'exprime, parfois juste dans un cri terrifiant, une complainte, une sourde souffrance face au joug de la "normalité" d'un État répressif.


Car en plus de ces répressions administratives, c'est le regard de tout un chacun qui est remis en cause ici.




La grande majorité des habitants se méfient de ces gens. Pas de domicile, pas de réels noms -si ce n'est sur les papiers qu'on leur impose-, pas d'instruction, des musiciens, "voleurs d'enfants", aux pouvoirs étranges, comme celui de faire pondre des poules grâce à quelques airs sur leur instrument. Superstitions, légendes, préjugés suscitent bientôt la haine y compris chez les "puissants" de la région, sous entendu plus éduqués et instruits qu'un simple petit fermier. C'est pourtant le grand propriétaire, l'ancien "ami", qui sera le premier à donner aux autorités la "vermine" comme il le dit, juste par intérêt économique. Il est vrai que l'argent a depuis bien longtemps fait faire de drôles d'alliances. Se retrouvent collaborateurs des gens qui, au départ, n'étaient pas convaincus par des discours totalitaires, extrémistes... Là aussi nos dites démocraties se sont plusieurs fois brillamment illustrées.


A travers ces regards d'autrefois, ce sont aussi nos propres regards sur ces populations qui sont remis en cause. Combien de fois chassées en cette fin de XXème et début XXIème, combien de fois entendrons-nous que nos impôts locaux servent à payer des camps offrants eaux courantes et caravanes à ces "gens-là"-dans la ville de Montreuil, par exemple-, combien de fois subiront-ils encore le regard haineux de certaines personnes parce qu'ils mendient ou jouent de la musique ( y compris moi parfois).


Grave retour en arrière, fantômes qui ressurgissent ou lente progression de l'être humain vers un idéal d'humanisme ou d'humanité? Le film ne le dit pas, et j'ai sans doute mis ici beaucoup de mes interrogations et observations personnelles.




Ce que dit le film, c'est sans doute une des dernières répliques de Taloche qui le résume bien. S'adressant aux siens à la fin du film sur le sort à réserver à l'orphelin:"il reste, c'est mon frère."C'est donc un bel hymne à la liberté et à la fraternité que nous offre ici Tony Gatlif.




Enfin espérons que ce film et les ouvrages parus autour du film permettront de ne plus mettre de côté les gitans, Roms ,Tsiganes et nous les feront voir d'un autre oeil.


Rien n'est plus terrible que l'aveuglement consolateur pour que certains dorment sur leurs deux oreilles ou pire le déni pur et simple de ce que subissent certains pour ne pas à avoir à remettre en question nos modes de fonctionnement.




vendredi, janvier 01, 2010

voeux




obtenir mon année de fac.


rembourser mes dettes.


créer, créer et encore créer.


poser enfin pour lui.


me réveiller et rester éveillée.


me rapprocher de mon presque double.




Dernier de ma liste, cette résolution est sans doute la plus difficile à tenir... Après tout, si l'échange se brise, jamais je ne pourrais me rapprocher de lui.


Dernier de ma liste, c'est sans doute mon voeu le plus cher....


Je reste incorrigible sur ce point!